
Dans le monde judiciaire, parler aux médias suscite souvent méfiance ou inconfort. Les professionnels du droit et de la sécurité, habitués à la précision des mots et à la rigueur des procédures, redoutent l’interprétation, la simplification ou la déformation. Pourtant, comprendre les codes du journalisme ne revient pas à « faire de la communication », mais à maîtriser la manière dont son message circule dans l’espace public.
Parler aux journalistes, ce n’est pas “vendre une image”
La communication institutionnelle vise à promouvoir, convaincre, séduire. L’échange avec les médias, lui, repose sur une logique d’information. Le journaliste cherche du sens, du contexte, une phrase claire à citer. Le professionnel qui s’adresse à lui doit savoir cadrer sans verrouiller, répondre sans se justifier, donner sans se livrer.
Ce n’est pas un exercice de contrôle, mais de clarté.
La transparence calibrée inspire confiance
Dire trop, c’est parfois trahir une enquête ou exposer inutilement des personnes. Dire trop peu, c’est laisser le terrain libre à la rumeur. La bonne posture consiste à assumer ce qui peut être dit — et à expliquer sobrement ce qui ne peut pas l’être. La sincérité dans la limite inspire plus de confiance qu’une opacité défensive.
C’est dans ce dosage que se construit une parole crédible.
Les erreurs à éviter lors d’une prise de parole
- Se réfugier dans le jargon technique.
- Réagir sous le coup de l’émotion ou de la colère.
- Croire qu’un “off” est sans conséquence.
- Parler trop longtemps sans ancrer un message central.
Un message court, clair et cohérent traverse mieux la tempête médiatique qu’une justification précipitée.
Préparer ses interventions, c’est préserver à la fois la vérité du fond et la justesse de la forme.


